mardi 5 janvier 2010

ALBERT CAMUS (1913 - 1960)

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Michel ONFRAY interrogé par Jean-Pierre ELKABBACH évoque Albert CAMUS (sur Europe1)

— Hommage à Albert CAMUS, sur Arte >>>

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Le Premier homme ne sera jamais terminé. Sur son manuscrit, Camus avait apposé une dédicace à sa mère, et c'est tout juste aux confins de son adolescence que s'est arrêté net l'ouvrage dans lequel il avait entrepris de raconter son existence. Sa mère, les jours difficiles du quartier de Belcourt, à Alger, l'école communale, puis le lycée, pour lequel son instituteur Louis Germain avait fini par lui obtenir une bourse, tout cela fondait Camus et il n'a jamais oublié d'où il venait. Lui, le boursier de l'Éducation nationale devenu prix Nobel de littérature par la grâce de son amour des livres, par son goût du travail et sa soif d'apprendre,...

in "La Voix du Nord", lire la suite >>>


LETTRE D'ALBERT CAMUS À SON INSTITUTEUR LOUIS GERMAIN

« Sans vous, rien de tout cela ne serait arrivé » 1957

19 novembre 1957

Cher Monsieur Germain,

J’ai laissé s’éteindre un peu le bruit qui m’a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon cœur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n’ai ni recherché ni souhaité. Mais quand j’en ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. Je ne me fais pas un monde de cette sorte d’honneur. Mais celui-là est du moins une occasion pour vous dire ce que vous avez été, et êtes toujours pour moi, et pour vous assurer que vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève. Je vous embrasse, de toutes mes forces.

Albert Camus